L’info Noir/blanc n° 8

SOMMAIRE DU N° 8

  • TVA. mode d’emploi. Être assujetti ou non à la TVA ?
  • Objecteurs de conscience. Le désengagement financier de l’État handicape les associations.
  • Toulon : les arts plastiques face au FN. Serge Plagnol, artiste plasticien toulonnais raconte ...
  • 1% jurisprudence
  • Main basse sur le XIII ème arrondissement, Paris : associations d’artistes et politiques
  • Épinglages
  • Notre guide

EDITO

L’amalgame ou la perte de raison (suite…)

Le rédacteur en chef de Beaux-Arts Magazine nous a invité à tenir une tribune sur la censure dans son mensuel. Celle-ci a été censurée.

Au mois de juillet dernier, le Caap a été sollicité par Beaux-Arts Magazine afin de rédiger un article sur la censure. À l’invitation du journal qui souhaitait un article de fond plutôt qu’une simple énumération de cas de censure, nous nous sommes efforcés de rédiger un article convenable en utilisant comme base l’éditorial de l’lnfo Noir/blanc n. 7 ...

Continuant à développer l’idée du glissement progressif de la raison et du recyclage des idées et des individus, il nous a semblé important de préciser qu’on ne pouvait pas désigner les élus comme seuls et uniques responsables des nombreux cas de censure répertoriés ces derniers mois dans le milieu de l’art plastique. En effet, nous précisons dans cet article que : « Lorsque MM. Clair, Fumaroli, Domecq et autres acteurs du milieu de l’art s’autorisent à nier d’un bloc la production française des 20 ou 30 dernières années, ils font preuve (également ) d’irresponsabilité. En prétendant que le public et les hommes qui font profession de penser se détournent des arts plastiques, ils insinuent qu’il s’agit d’un monde opaque et élitiste destiné à fourvoyer une civilisation entière dans les abîmes du nihilisme.

Le contenu de leurs propos a non seulement fait valoir leur incapacité à jouir de la création contemporaine mais a surtout offert à des élus et à des responsables institutionnels la caution morale et intellectuelle indispensable à leurs propos démagogiques et à leurs actes de censure. »

De la même façon, il nous a paru nécessaire d’attirer l’attention sur le fait que lorsque le Comité des Galeries d’art justifie l’état du marché français par la soi-disant indigence de la création en déclarant qu’ « un bon artiste est un artiste qui se vend », il contribue à alimenter le doute et la suspicion vis-à-vis d’un domaine culturel déjà rendu fragile par son impopularité.

Nous avons ensuite conclu en ces termes :

« Les interventions calculées et néanmoins insensées de ces acteurs entretiennent sciemment des contrevérités concernant l’état, le devenir et la fonction de la création artistique. Une situation d’autant plus regrettable que les actes de censure, de plus en plus fréquents, se substituent au discernement et à la responsabilité individuelle.

Bien qu’elles en soient parfois un révélateur, les œuvres contemporaines ne doivent pas être les exutoires du malaise de la société. Naturellement concernés par les problèmes économiques, politiques et sociaux, les artistes n’ont aucune raison d’accepter que leur création soit prise en otage pour légitimer des incompétences, et encore moins d’être dépossédés de leurs droits pour des raisons mercantiles.

Ce sont des gens responsables, qui travaillent et qui travaillent bien ... »

Il est inutile de vous précipiter chez votre marchand de journaux pour nous lire, le texte (que naturellement nous tenons à votre disposition dans son intégralité) a été censuré par le rédacteur en chef de Beaux-Arts Magazine !

J. F.