Rémy Aron : instrumentalisation et manipulation pour un retour à l’ordre

En apportant son soutien à Nicolas Sarkozy, au nom de l’association la maison des artistes, son président, Rémy Aron, instrumentalise une fois de plus les artistes plasticiens et manipule les commentateurs.

Le CAAP dénonce avec vigueur ces comportements depuis des années (i) et s’inquiète de la méconnaissance des journalistes au sujet de ce dossier d’où résultent des analyses confuses qui profitent à Remy Aron et à ceux qu’il soutient (ii).

  • (i) La principale mission de l’association la maison des artistes est de regrouper les artistes pour mutualiser des moyens et offrir des ressources. L’activité essentielle de Remy Aron a consisté à les diviser en opposant leurs sensibilités politiques et esthétiques. Cela lui vaut d’être peu crédible à l’intérieur même de l’association.
    Alors qu’une position neutre et l’usage pourtant attendu d’un droit de réserve auraient favorisé le fédération d’une communauté fragile et précarisée, il n’intervient jamais qu’en se référant à des valeurs traditionalistes excluant de fait les pratiques Modernes et Contemporaines. Le Front National ne s’y est pas trompé qui lui a récemment apporté son soutien.
  • (ii) Rappelons que Remy Aron ne représente que 8000 membres d’une association à laquelle personne n’est tenu d’adhérer !
    Dès lors, ne pas apporter d’informations clarifiant ce que recouvre l’expression la maison des artistes comme le font Nathaniel Herzberg (Le Monde) ou André Rouillé (Paris-Art), ne fait qu’entretenir une confusion regrettable entre professionnalisme et nostalgie.
    Une confusion offrant une caisse de résonance médiatique pour des propos qui insultent la majorité des plasticiens ; une confusion qui diffuse insidieusement une stratégie de division : un artiste, aussi conceptuel soit-il et aussi relayé soit-il par les institutions est aussi un acteur professionnel ; d’abord parce que son activité est rémunératrice, même faiblement, et qu’à ce titre il se doit d’acquitter des obligations sociales ; enfin, et comme le signalait Roland Barthes au sujet de son propre travail d’écrivain, parce que son activité mobilise d’autres professions et s’insère de fait dans un réseau professionnel.
    On ne peut donc opposer artiste professionnel et artiste contemporain.

Le CAAP n’a eu de cesse de communiquer depuis des années à ce sujet :

  • L’expression la maison des artistes recouvrent deux réalités non superposables la MDA-association pour les activités associatives facultatives (8000 personnes) et la MDA-sécurité sociale pour les activités essentielles et obligatoires (35 000 personnes).
  • Deux autorités distinctes s’exercent au travers de deux personnes distinctes et élues par des corps électoraux distincts ; l’une pour présider le conseil d’administration de la MDA-sécurité sociale, l’autre pour présider le bureau de la MDA-association (Remy Aron en l’occurrence).
  • Aucun artiste n’est obligé d’adhérer à l’association la maison des artistes.
  • Tout artiste recevant une rénumération liée à son activité doit se déclarer à son régime de sécurité sociale.

Que les propos du Président de la MDA-association colportent des valeurs marquées par la nostalgie d’un ordre perdu est une chose établie que nous dénonçons avec fermeté.
Que les commentateurs de ces propos ne soient pas en mesure d’apporter les clarifications qui permettraient à leurs lecteurs de se faire une opinion distanciée participe, à leur corps défendant, du processus d’instrumentalisation des plasticiens qu’affectionnent Remy Aron et ses amis dans leur promotion d’un retour à l’ordre.

Christophe Le François


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